McDo veut des vaches qui rotent moins pour polluer moinsLa firme veut s'offrir une image plus verte en finançant des études pour limiter les émissions de méthane par son bétail.
Planté au beau milieu de la ferme du
Salon de l'agriculture, le stand McDonald's affichait fièrement sa «
vraie nature », écologique s'entend. A l'appui de cette profession de foi, un dépliant coloré était distribué : papillons, petits oiseaux, bicyclettes, elle resssemble à une affiche électorale des
Amis de la terre.
Comme le rappelait récemment
The Environmental Magazine, «
l'industrie du bétail produit plus de gaz à effet de serre que les transports ». L'alerte est arrivée jusqu'au oreilles des dirigeants de McDo, qui ont décidé de se lancer dans la recherche sur l'alimentation animale. Objectif :
réduire les pets et rots de vaches, émetteurs de méthane, un gaz très polluant.
La chaîne de restaurant a donc engagé
une étude avec l'école vétérinaire de Purpan et son fournisseur de steaks hachés, McKey. L'enjeu est de taille : McDo prélève pour ses steaks hachés 60 kilos de viande sur 374 500 bêtes en France (sur un total de 672 800, le reste provenant d'Irlande et d'Hollande). McDo n'a en effet besoin que de certains morceaux de viande, les parties avant de l'animal, les moins nobles, d'habitude utilisées pour être bouillies (comme dans le pot-au-feu).
« Les ruminants sont un cas particulier, le contexte est compliqué car on achète que la partie avant de l'animal, des vaches laitières.
Mais nous savons que 60% du total de nos émissions de gaz à effets de serre agricoles (excluant les restos et l'activité industrielle) provient de l'élevage bovin. On va donc chercher le modèle économique possible ».
L'idée est donc de changer l'alimentation des ruminants pour que leurs rots et pets polluent moins. Une
étude de l'Inra datant de fin 2008 le dit noir sur blanc : un apport de 6% de lipides issus de la graine de lin a diminué la production de méthane des animaux de 27 à 37%.
Un résultat très important si l'on considère que l'élevage représente 12% des émissions totales de gaz à effet de serre (18% selon la FAO) et que parmi celles-ci le méthane pèse pour 50 à 60%.
Mais il s'agit aujourd'hui de passer des expériences « in vitro » réalisées par l'Inra aux expériences « in vivo » réalisées sur des vaches.
« Vaches, moutons et chèvres ont une énorme poche (dite
rumen ou panse) où les aliments restent vingt-quatre heures et fermentent. Chez l'humain, cette digestion se passe l'intestin grêle et on fabrique du glucose, mais les ruminants, eux, produisent à cette occasion de l'hydrogène que des bactéries transforment en méthane.
La panse étant très près de la bouche, la vache rote en permanence : 400 à 600 litres de méthane par jour (l'équivalent de 300 grammes) et 600 à 900 litres de gaz carbonique. Le reste de la nourriture fermente et est pété par des fermentations dans le gros intestin.
On dit généralement que 95% sortent pas l'avant et 5% par l'arrière. »
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