Après presque de trente ans de carrière, est-il encore possible d'atteindre le niveau de ses albums précédents, composés alors avec la fougue de la vingtaine ? A l'instar de ses contemporains apparus au tournant des années 70 et des années 80, la réponse est mitigée pour Depeche Mode.
Certes, Sounds of the universe, son 12e album studio, s'écoute avec plaisir. Mais il lui manque le petit plus qui ont fait de Violator ou de Songs of faith and devotion des classiques de l'électro-pop teintée de rock.
Trois titres pour David Gahan
Comme à son habitude, le trio originaire de Basildon multiplie les ambiances et les mélodies changeantes tout au long de ses 12 nouveaux morceaux -on mettra de côté un instrumental sans intérêt. On navigue ainsi entre des synthés sortis tout droit des années 80 (Peace) au blues-rock avec guitares saturées (Corrupt) en passant par le son pop rythmé et électro typique de "DM" (In sympathy) et des morceaux lancinants (In chains).
Sur le fond, le premier single, Wrong (Mauvais), laissait présager d'un album très très sombre avec la répétition du mot à chaque ligne (!), l'utilisation du "Je" et un clip morbide. Finalement, Martin Gore, le compositeur en chef, délivre aussi des titres optimistes, limites candides, comme Peace ou Perfect.
Fidèle à lui-même, Martin Gore passe également derrière le micro principal pour les ballades. Jezebel est la référence biblique la plus marquée de l'album, Little soul est quasiment un duo où sa voix se marie parfaitement avec celle de David Gahan. Le chanteur et sex-symbol attitré du groupe a de son côté obtenu pour la deuxième fois que ses propres compositions soient gravées sur le CD -en l'occurrence trois, autant que sur Playing the Angel, l'album précédent. Ce "deal" est désormais la condition sine qua non pour que l'aventure modienne continue. Une aventure qui passera dans un premier temps par l'endroit où le groupe est à son meilleur depuis plusieurs années : la scène.
Le "Tour of the universe" sur orbite
Nouveau standard de l'industrie musicale oblige, où l'argent provient désormais essentiellement des concerts et non plus des ventes de disques, Depeche Mode débutera une très longue tournée dès le mois prochain. Pour maximiser les recettes, elle passera essentiellement par les stades cet été puis les grandes salles pendant l'hiver. Pour l'instant, quatre dates sont prévues en France : Stade de France (27 juin), Nancy (28 juin), Carcassonne (6 juillet) et Lyon (23 novembre).