Développement durable : Bonne volonté ou hypocrisie ?
La réflexion sur la relation entre activités humaines et écosystèmes n’est pas récente. Elle était déjà présente dans l’ancienne Egypte avec le système de répartition de l’irrigation, puis les philosophes grecs et les tributs romains s’en sont emparés.
Ce n’est que dans la deuxième partie du vingtième siècle que l’on finit par lui trouver un nom et un concept. Nous l’appellerons développement durable.
De cette réflexion surgira les bases même de la volonté d’une éco évolution favorable au développement de l’homme non plus au travers d’un système économique, mais au travers d’une avancée liée aux écosystèmes. Mais, de la volonté à vouloir bien faire à une substantielle hypocrisie, la marche n’est pas si importante et la relation entre environnement et économie tourne bien vite à l’avantage du profit.
C’est ce que nous allons examiner en trois points afin de se faire une idée plus précise de ce qu’est réellement le développement durable.
De 1951, avec l’Union Internationale Pour la Conservation de la Nature et un rapport précurseur dans la recherche de la relation entre économie et écologie, à 1970 avec Halte à la croissance, les dangers de la pollution et l’épuisement des ressources naturelles sont pointées du doigt et les événements liés comme Seveso et Bhopal seront les prises de conscience des dangers industriels liés à notre environnement.
C’est en 1987, que l’association des mots développement d’abord soutenable, puis durable viennent s’ajouter à la longue liste des appellations écologiques.
Mais, il est une appellation qui, en 1990 déborde de l’enveloppe, elle s’intitule « Développement viable » et se résume comme suit.
« Le développement viable, qui se doit de répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs, est une compromission entre équilibre naturel et consommation raisonnée ».
Ce n’est donc qu’en 1995 qu’apparaît pour la première fois la notion de développement social apposant à la notion de durabilité une approche intégrant économie, environnement naturel et socioculturel.
Les bases sont enfin jetées et l’homme du vingt et unième siècle se rend enfin compte que :
- L’homme n’est pas infini dans son milieu naturel
- Le milieu naturel détermine l’humanité
- Réussir à ce que l’humanité puisse subvenir à ses besoins vitaux que sont manger, boire se loger sans toucher aux écosystèmes.
Ces trois points sont essentiels dans la construction d’un avenir qui ne sera pas une vague évolution sur les dix années à venir, mais dans une durée bien plus longue.
L’approche d’une bonne volonté s’appuie en général sur des ONG et les responsables politiques ne s’impliquent que dans une moindre mesure, impliqués qu’ils sont dans une économie de marché résiduelle des cinq derniers siècles et l’avènement technologique important du dix neuvième et du vingtième siècle.
Les résolutions apportées ne sont pas à la hauteur d’un changement radical de comportement et les bonnes volontés sont emportées par les vagues successives de largesses données aux industriels qui partent de bonne foi pour en arriver à une hypocrisie de longue haleine.
Les différentes sauces des grenelles pour la France et les gesticulations d’un Al Gore outre atlantique ne sont pas à la mesure de l’événement et l’inertie des uns efface l’action des autres.
Qui se souvient aujourd’hui de l’action menée par le chanteur Sting en faveur des indiens d’Amazonie et de la déforestation incessante pour que puisse se cultiver le maïs transgénique nécessaire à la fabrication des produits dits carburants verts et que bien trop de gens nous ont vendus comme l’élément essentiel de notre survie à tous.(D’ailleurs même moi j’y ai cru embourbé que j’étais dans certaines factions écologistes).
Qui se souvient de l’action menée par Daniel Balavoine (un autre chanteur) permettant la recherche d’eau et l’installation de pompes dans des zones arides ?
La nature même de ces actions était intéressante, bien plus que le fait d’introduire la notion de parcs naturels dans lesquels nous n’étions pas intégrés.
C’est bien là qu’intervient la notion d’espace socioculturel, mais notre économie de marché soit disant orientée vers des produits verts ou éco plus quelque chose, n’est qu’une image de plus à ajouter à l’actif de notre manque de raisonnement.
La rentabilité, la productivité ont installés leurs carcans, leurs gangues d’argile autour de nos activités et le simple fait de ne pas vouloir être dans le même cheminement introduit directement une faille entre la société et l’individu qui ne veut pas ou plus s’y attacher.
Et elle est bien là l’hypocrisie. Faire de la volonté de réunir les hommes autour d’une consommation raisonnée, une autre volonté de réunir les hommes à consommer éco et donc à surconsommer en imposant de nouvelles donnes, de nouveaux produits, de nouveaux emballages avec des labels qui, sous couvert naturels, n’apportent rien de plus puisque le produit vendu n’est pas toujours à la hauteur de ce que l’on devrait espérer et qu’en plus nous le consommons en pensant ardemment faire du bien à la planète.
Notre raisonnement est conditionné par nos peurs, et surtout la peur de manquer, la peur de mourir, la peur de ne plus vivre comme nous le faisons.
Sous couvert de nouvelles entre réchauffement, désertification et autres envolées du genre, les économistes nous impose une vision de l’avenir à connotation verte, mais sur une période équivalente à tout juste deux décennies.
Quid d’un avenir meilleur pour les générations futures !
Nous sommes en train de les effacer de notre mémoire et je ne peux même pas écrire souvenir, puisque, bien trop souvent, seul notre passé nous intéresse.
PS : Je vous livre ici ma réflexion sur cette question qui m'a été posée il y-a quelques jours en d'autres lieux. Vous aurez sans doute des remarques et je les attends avec impatience.