Cinéma - "Nous resterons sur Terre" : le film choc d'un désastrees activités de l'homme mettent la planète en péril.
Dans Une Vérité qui dérange, Al Gore avait brillamment présenté des chiffres et asséné des faits ; Un Jour sur Terre, le documentaire de la BBC, avait montré les splendeurs en péril de la nature.
Avec Nous resterons sur Terre, qui sort ce mercredi sur les écrans français, Olivier Bourgeois et Pierre Barougier enfoncent le clou.
Leur documentaire présente en parallèle la beauté fragile d'un monde sauvage et l'industrialisation à outrance de la civilisation humaine. A la course d'un guépard dans la savane répond le flot incessant des piétons traversant les avenues de Tokyo. En Amazonie, des Indiens partagent un repas dans la convivialité tandis que quelque part dans une usine du "Nord", des milliers de poulets sont découpés et empaquetés à la chaîne.
Des images choc, entrecoupées par les réflexions fortes de quatre grands témoins : deux prix Nobel de la Paix, Wangari Maathai et Mikhaïl Gorbatchev, l'environnementaliste britannique James Lovelock et le philosophe français Edgar Morin. Ces penseurs disent simplement l'effarant fossé qui sépare aujourd'hui l'homme de son milieu naturel. Ils en soulignent l'absurdité et la dangerosité pour notre survie même. Tout en entretenant l'espoir qu'un sursaut est encore possible. Si nous sommes prêts à franchir le pas.
Beauté formelleLa qualité de Nous resterons sur Terre tient à la force de son message mais aussi à sa beauté formelle. Avec la même exigence que pour un long-métrage de fiction, les cinéastes ont travaillé images, musique et son. Lents travellings, ralentis ou images accélérées mettent l'accent sur une réalité qui enchante ou horrifie, comme l'avait fait en son temps la Trilogie Qatsi (Koyaanisqatsi, Powaqqatsi et Naqoyqatsi), réalisée par Godfrey Reggio sur une musique de Philip Glass.
Le dégoût assaille le spectateur face à un tel gâchis. Le message de Bourgeois et Barougier est passé : Nous resterons sur Terre... ou pas.